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Ville cruelle d'Eza Boto

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  • Le mardi, 29 mars 2016
  • Dans Critik'
  • 2 commentaires

Ville cruelle plumencre 2

Plus qu’un simple roman classique, Ville cruelle est un appel et une critique ouverte de la colonisation et de ses abus. Abus d’autorité des colonisateurs qui, sans vergogne aucune s’en sont pris à de pauvres gens en les brimant et les exploitant...

De son vrai nom Alexandre Biyidi-Awala, l’illustre écrivain et romancier camerounais Mongo Béti, a publié son premier roman Ville cruelle en 1954 sous le pseudonyme d’Eza Boto. Romancier renommé et fortement engagé tant d’un point de vue idéologique que politique, Mongo Béti a su, contrairement à certains écrivains de son temps, se forger une place des plus prépondérantes au sein du champs littéraire africain, faisant de lui l’un des plus grands écrivains du continent noir.

Devenu ainsi un classique dans la littérature africaine, ce roman a été écrit pendant la période de la colonisation, au moment où l’Afrique encore sous le joug des forces occidentales présentes sur le continent, n’était qu’une simple et grande colonie. C’est à travers l’écriture dont nul ne pourra sans doute contester la portée et les bienfaits cathartiques, que l’auteur a choisis, à travers la mise en scène des tribulations de son personnage principal Banda, de jeter l’opprobre sur un système des plus arbitraires, abusifs et injustes.

Ainsi, orphelin de père, Banda, garçon téméraire et volontaire, est un jeune homme comme tous les autres. Soucieux du bien-être de sa mère qui, se sentant une mort prochaine, n’a qu’un seul souhait, celui de voir son seul et unique fils se marier, celui-ci se met en quête de le réaliser. Néanmoins, traditions et coutumes obligent, Banda doit en signe de dot, verser la somme de 2.000 Francs CFA au père de sa future épouse. Malheureusement, sans véritables ressources et dépendant, comme de nombreuses personnes à l’époque, du modeste pécule que lui procure son petit commerce, Banda ne voit pas d’autre issue que d’aller une fois la récolte de cacao terminée, à Tanga, ville commerçante proche de son village, pour y vendre ses fèves.

C’est avec 200 kilos de cacao que celui-ci, accompagné des amies de sa mère, se met en route pour Tanga. Arrêté à l’entrée de la ville par les multiples contrôles instaurés depuis peu par l’Administration coloniale et destinés plus à détourner qu’à s’assurer de la qualité du cacao, Banda ne connaîtra pas la gloire qu’il espérait. En outre, la totalité de son cacao est ainsi saisie puis détruite, à tord ou à raison, par les Gardes régionaux car considérée comme mauvaise. Fou de rage, désappointé, frustré et révolté, Banda s’élance vers les gardes qui, malheureusement auront raison de lui. Saisi et neutralisé rapidement, celui-ci est conduit au commissariat de police. Une fois libéré, abattu et surtout plein d’appréhension à l’égard de sa pauvre mère dont il fuirait dorénavant le regard, celui-ci préfère se rendre chez son oncle vivant à Tanga-Nord, dit « Tanga indigène », « Tanga des cases ».


Sur le chemin, surpris par la pluie, Banda se réfugie dans une case. Il y fait la connaissance d’une jeune fille du nom d’Odilia avec qui il se lie d’amitié. De confidence en confidence il se rend très vite compte que la jeune femme n’est autre que la sœur du jeune Koumé, le mécanicien recherché par la police pour avoir agressé puis dérobé un peu plus tôt dans la journée la caisse de son patron Monsieur T… . Dès lors, Banda propose son aide à la jeune fille en lui promettant de faire tout pour leur faire quitter le pays le plus tôt possible. Maître des lieux et homme de brousse, la forêt n’a pour lui aucun secret. Malencontreusement, alors qu’il tentait de traverser la rivière à l’aide d’un tronc d’arbre, Koumé se noie et meurt. Contraints par le temps et surtout de peur de se faire repérer par les gardes, Banda et Odilia abandonnent le corps du défunt en prenant soin de le cacher afin que personne ne le découvre et se rendent chez la mère de celui-ci à Bamila. Fortement éprouvée par la disparition de son frère, Odilia y trouve hospitalité et repos.

Le soir même le jeune homme décide de retourner déplacer le corps afin de le mettre en évidence sur le pont de Tanga. De cette manière, il pourra ainsi mettre un terme définitif aux recherches lancées à travers le pays pour retrouver Koumé et espérer assurer un avenir paisible à la sœur du défunt. Ce deuxième voyage est plus que bénéfique pour Banda. Non seulement il trouve 15.000 FCFA dans les poches de Koumé qu’il s’approprie bien entendu, mais également une mallette égarée en pleine brousse, qu’il espère pleine d’argent.


Ville cruelleDe retour chez lui, sa mère lui propose d’épouser Odilia. En effet, celle-ci plaisant à la vieille femme et venant d’un autre village où les coutumes n’exigent nullement de la part du prétendant de verser une quelconque dot, il est plus facile pour Banda de la marier. Tombés sous le charme l’un de l’autre, ceux-ci acceptent. Finalement, ayant retrouvé sa raison, Banda décide de remettre à la jeune femme la somme d’argent retrouvée dans les poches de son frère et reçoit lui-même une récompense pour la mallette retrouvée.

Ainsi, c’est main dans la main mais aussi avec plein de nostalgie que le jeune couple décide à la mort de la mère de Banda, de quitter Bamila et d’aller s’installer à Zamko chez les parents d’Odilia. Banda, plein d’espoir, de rêves et avide de découvertes sait que sa route ne s’arrêtera pas là. Une étape de sa vie a été franchie, mais le chemin est encore long…….

Plus qu’un simple roman classique, Ville cruelle est un appel et une critique ouverte de la colonisation et de ses abus. Abus d’autorité des colonisateurs qui, sans vergogne aucune s’en sont pris à de pauvres gens en les brimant et les exploitant. Mongo Béti s’élève ici contre les injustices commises par ceux qui à l’époque ont profité de l’autorité qui leur avait été octroyée sur les peuples Africains, pour les rabaisser et les réduire au statut de simple « martyr ».

 

Source: bonaberie.com

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Commentaires

  • Mahmoud A.
    • 1. Mahmoud A. Le samedi, 02 avril 2016
    Mongo Béti est un martyr. Il a lutter pour libération de notre afrique. Est-il reconnu à sa juste valeur? Je ne penses pas. Mais j'ai espoir
  • Osmann
    • 2. Osmann Le samedi, 02 avril 2016
    C'est auteur est plus qu'une fierté pour moi en tant afrioca

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