Hemley Boum - Grand Prix Littéraire d'Afrique Noire

Grand prix litteraire talla wamba

Née en 1973 à Douala au Cameroun, Hemley Boum aspire très tôt à la découverte du vaste monde. Le choix des sciences sociales option anthropologie n’est dès lors pas anodin et servira plus tard son écriture...

Les résultats ont été rendus publics il y a quelques heures. La camerounaise Hemley Boum, très connue pour son combat pour la promotion de la Littérature et la Lecture au Cameroun à travers par exemple l'évènement annuel 'Lire à Douala" qui regroupe plusieurs grands acteurs de la vie littéraire camerounaise.

L'Association des écrivains de langue française (ADELF), fondée en 3 février 1926, a pour objet de promouvoir la littérature francophone par des événements et des prix. Elle réunit un millier d'écrivains de toutes origines. Son objectif est de révéler de nouveaux talents et de consacrer les écrivains majeurs qui, par la qualité de leur écriture et la force de leur engagement, font rayonner dans le monde entier les valeurs de la francophonie.

Elle décerne tous les ans dix prix littéraires, qui sont remis à Paris au moment de l'annuel Salon du Livre, donc le Grand Prix Littéraire d'Afrique Noire.

  • 1963 : Jean Ikelle Matiba (Cameroun) pour Cette Afrique-là
  • 1967 : Francis Bebey (Cameroun) pour Le fils d'Agatha Moudio
  • 1967 : François-Borgia Marie Evembé (Cameroun) pour Sur la terre en passant
  • 1968 : Francis Bebey (Cameroun) pour Le Fils d'Agatha Moudio
  • 1971 : L'abbé Mviena (Cameroun) pour L'Univers culturel et religieux du peuple Béti
  • 1975 : Étienne Yanou (Cameroun) pour L'Homme Dieu de Bisso
  • 1982 : Yodi Karone (Cameroun) pour Nègre de paille
  • 1994 : Calixthe Beyala (Cameroun) pour Maman a un amant
  • 2002 : Patrice Nganang (Cameroun) pour Temps de Chien
  • 2011 : Léonora Miano (Cameroun) pour Blues pour l’Afrique et Ces âmes chagrines
  • 2014 : Eugène Ébodé (Cameroun) pour Souveraine Magnifique

Elle le remporte donc avec son roman « Les Maquisards » publié aux Editions La Cheminante

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Ce roman Les maquisards de Hemley Boum est une bombe à retardement, un choc émotionnel inouï, un phare dans la nuit de la mémoire, une boussole pour l’avenir. Un roman qui révèle à travers une saga familiale bouleversante le rôle éminent du peuple bassa dans la libération du joug de la colonisation au Cameroun. Un pan caché de l’Histoire déployé dans un vécu de chair, de sang et d’amour, sans angélisme ni pathos. Conjuguer le passé au présent pour ré enchanter la dignité humaine. Savoir d’où l’on vient et qui a forgé notre avenir. Les Maquisards de Hemley Boum symbolisent tous ceux qui paient le prix fort de notre liberté.

En même temps, il traverse l’âme en poussant le lecteur dans les retranchements de ses propres deuils, et espoirs en la suite de l’histoire, celle des personnages du roman, la sienne, la nôtre. C’est l’hommage aux « têtes coupées » des pays bamiléké tels que Um Nyobe, et les autres.

À propos de l'auteure (2015)

Née en 1973 à Douala au Cameroun, Hemley Boum aspire très tôt à la découverte du vaste monde. Le choix des sciences sociales option anthropologie n’est dès lors pas anodin et servira plus tard son écriture. L’obtention de sa maîtrise à l’Université Catholique d’Afrique Centrale lui permet de passer le concours d’entrée de l’Université Catholique de Lille. Hemley bascule des pluies tropicales à la grisaille humide et froide d’une ville du Nord de la France, dont elle retient pourtant trois années d’études où elle s’est amusée. Se dessine alors un certain regard sur le monde, les gens et la vie, qui caractérise son écriture, pleine d’humour. Dans Si d’aimer... elle rend hommage à ces gens du Nord qu’elle a aimés. Son DESS de commerce international et un troisième cycle en marketing lui offrent un premier poste à Paris qui lui permet rapidement de découvrir le Cameroun autrement, en tant que responsable du service grands comptes de la filiale camerounaise d’une société pétrolière française. Elle revient dans son propre pays en exploratrice, à la rencontre de sociétés forestières, d’industries agro-alimentaires ou cotonnières, et de grands planteurs.

Il faut s’imaginer les immenses forêts traversées, d’où surgissent des petits villages traditionnels, puis de nombreuses villes dortoirs installées en périphérie des sociétés industrielles datant de l’époque coloniale. À n’en pas douter, le regard de Hemley s’aiguise aux vents mauvais de la pauvreté rencontrée, des disparités sociales et culturelles d’un pays riche en ressources naturelles, et donc internationalement convoité, et d’une tradition ancestrale qui perdure dans quelques îlots, ces petits villages sortis de nulle part... La forêt monumentale abritant parmi les arbres les plus grands du monde lui a certainement fait grandir l’âme aussi. Cette expérience en pays natal plantée dans son cœur ne demandait qu’à se ramifier sur le grand continent. Elle accompagne alors son époux en République Centrafricaine, à Bangui, puis en Gambie, à Banjul. Son exploration de l’Afrique s’étend au Sénégal, à la Côte d’Ivoire, au Mali et au Nigéria.

De retour à Paris, le pas est franchi. Toutes ces expériences l’ont enrichie d’un terreau géographique et humain qu’elle a intimement besoin de planter quelque part, en un lieu partageable, les pages d’un livre issues des grands arbres ! En octobre 2010, son premier roman voit le jour : Le clan des femmes. Un style est né, qui ne juge pas mais déroule le fil de la vie sous le regard bienveillant, lucide, perspicace et joyeux de son auteur. Une force de vie dont hérite pleinement le second roman de Hemley Boum, Si d’aimer... paru à La Cheminante fin 2012 - lauréat du Prix Ivoire 2013 pour la littérature africaine d’expression francophone, puis son troisième roman : Les maquisards. Forte de sa faculté inégalable de faire entrer la vie de tout un chacun dans des problématiques sociétales réputées chaotiques, pour y insuffler espoir et volonté, elle se lance dans l’aventure d’un pan voilé de l’Histoire de son pays natal, celui du combat du peuple bassa pour l’indépendance du Cameroun. Ici point de leçon, mais le pari fou - et gagné - de donner corps, chair, âme et désir à l’Histoire, à travers l’incroyable saga familiale et amicale de ce peuple singulier et courageux.

 

Ulrich Talla Wamba

Les Maquisards ADELF plumencre Ulrich Talla Wamba Grand Prix Littéraire d'Afrique Noire Hemley Boum

Commentaires

  • Abdouraman
    • 1. Abdouraman Le dimanche, 08 janvier 2017
    Félicitations Plumencre. Je vous encourage pour tout ce combat pour la cause pour les littératures africaines. C'est très encourageant. Vraiment beaucoup de courage. J'aimerais savoir, est-il possible de soumettre des articles chez vous pour publication ? Merci. Christophe.
  • Moustapha
    • 2. Moustapha Le lundi, 02 mai 2016
    Son livre a été également récompensé en suisse l'autre jour par l'association la cene ( une associassion d'écrivain
  • fanta
    • 3. fanta Le lundi, 02 mai 2016
    non. non. c'est pas le rêve Ouattara
    Léonora Miano arrive dans quelques semaines avec un nouveau livre qui va faire parler.
  • Ouattara
    • 4. Ouattara Le lundi, 02 mai 2016
    Tu peux toujours r^^ever Fanta
  • fanta
    • 5. fanta Le lundi, 02 mai 2016
    C'est sera encore un camerounais l'année prochaine
  • Ferdinand
    • 6. Ferdinand Le lundi, 02 mai 2016
    Elle a vraiment un joli sourire
  • Atanaelle
    • 7. Atanaelle Le samedi, 23 avril 2016
    Ecrire sur les maquis dans les pays bassa. c'est très courageux.
    Elle mérite toutes ces récompenses!
    Va de l'avant ma cherie...
  • Dipanda
    • 8. Dipanda Le vendredi, 22 avril 2016
    Elle est rentrée dans la cour des grands...
    C'estle talent qui compte
  • Edouard
    • 9. Edouard Le mercredi, 20 avril 2016
    beaucoup de fierté pour elle...merci aussi à toi, ulrich
  • Owona David
    • 10. Owona David Le samedi, 02 avril 2016
    J'aime beaucoup cette auteure.
    Hemley Boum. Je l'ai écouté récemment sur RFI où justement elle parlait de ce livre. Moi je pense simplement que c'est une bonne chose
    Déjà parce qu'elle est femme et ensuite parce qu'elle écrit sur un sujet très sensible et important pour les africains et camerounais que nous sommes.
  • hugo
    • 11. hugo Le samedi, 02 avril 2016
    Eyenga, avant de publier chez La Cheminante, dépose d'abord ton manuscrit aux Editions CLE, pour voir si tu es sûr même qu'il est de bonne qualité.
  • Yannick Guytou
    • 12. Yannick Guytou Le samedi, 02 avril 2016
    1963 : Jean Ikelle Matiba (Cameroun) pour Cette Afrique-là
    1967 : Francis Bebey (Cameroun) pour Le fils d'Agatha Moudio
    1967 : François-Borgia Marie Evembé (Cameroun) pour Sur la terre en passant
    1968 : Francis Bebey (Cameroun) pour Le Fils d'Agatha Moudio
    1971 : L'abbé Mviena (Cameroun) pour L'Univers culturel et religieux du peuple Béti
    1975 : Étienne Yanou (Cameroun) pour L'Homme Dieu de Bisso
    1982 : Yodi Karone (Cameroun) pour Nègre de paille
    1994 : Calixthe Beyala (Cameroun) pour Maman a un amant
    2002 : Patrice Nganang (Cameroun) pour Temps de Chien
    2011 : Léonora Miano (Cameroun) pour Blues pour l’Afrique et Ces âmes chagrines
    2014 : Eugène Ébodé (Cameroun) pour Souveraine Magnifique

    Avec tout çà, le Cameroun a vraiment de quoi être fier. Félicitations à vous
  • Eyenga Roméo
    • 13. Eyenga Roméo Le samedi, 02 avril 2016
    Bonjour Ulrich.
    Je veux publier chez cet éditeur ou un autre. J'ai plusieurs manuscrits et je souhaite vraiment publier. Que dois-je faire s'il vous plait ? Merci.

    Mon contact: 673960319 Je vis à Bertoua (Cameroun)
  • Tsague G.
    • 14. Tsague G. Le samedi, 02 avril 2016
    Merci pour ses richesses que tu distilles au quotidien. C'est un plaisir
  • Moustapha
    • 15. Moustapha Le samedi, 02 avril 2016
    L4écrivain a son rôle dans la société et lepolitique le sien.
    Elle écrit et maintenant si la justice veut se saisir de l'affaire, tant mieux pour tout le monde
  • Germinal
    • 16. Germinal Le samedi, 02 avril 2016
    En fait, il n' y a rien à dire. Elle a du talent. Il faut juste la saluer. C'est tout.
  • Félix Emmanuel
    • 17. Félix Emmanuel Le mardi, 29 mars 2016
    Il n'est pas question que les coupables de ce génocide chez les bamiléké et bassa ne puissent pas payer un de ses jours. Quand la machine sera en branle, rien ne l'arrêtera.
  • Aîcha
    • 18. Aîcha Le mardi, 29 mars 2016
    Il faut ajouter, que les maisons d'éditions doivent faire acte de candidature. Donc, si personne ne donne rien, pourquoi voulez-vous l'inimaginable?
  • Fabrice Eboule
    • 19. Fabrice Eboule Le mardi, 29 mars 2016
    Non. Non. Comment çà Davido les éditions CLE à Yaoundé ont vus plusieurs de leurs auteurs primés par cette distinction. Aussi, est-ce que les livres publiés ici en Afrique sont de meilleures qualités par rapport à d'autres? Je me demande toujours?
  • Davido
    • 20. Davido Le mardi, 29 mars 2016
    Pourquoi tous les oeuvres qui passe ses prix la sont des livres publié à l'étrangé? Il n' y a pas de livres qui méritent d'être primé ici en afrique?
  • Emilie
    • 21. Emilie Le mardi, 29 mars 2016
    Je te connais grand fouineur Ulrich. J'attends une interview avec la lauréate - Courage pour tout le boulot que tu mènes. Vraiment courage
  • Fabrice Eboule
    • 22. Fabrice Eboule Le mardi, 29 mars 2016
    C'est une grosse victoire. Par là, je confirme que le Cameroun est une terre des grands écrivains.
  • Amabelle
    • 23. Amabelle Le mardi, 29 mars 2016
    Tu es revenu enfin avec les infos Ulrich. Ils nous manquaient déjà. Bon retour
  • Tagni Samuel
    • 24. Tagni Samuel Le mardi, 29 mars 2016
    Oui oui, les Maquisards Ulrich...J'ai lu des extraits de ce livre. C'est l'Afrique qui gagne
  • Serge Bertini
    • 25. Serge Bertini Le mardi, 29 mars 2016
    Félicitations Hemley.
    Je n'ai pas encore eu l'occasion de la lire. Mais suis heureux pour elle et pour les camerounais. Ils sont les meilleurs.

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