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L'ARRIERE-PAYS MENTAL

L'ARRIERE-PAYS MENTAL de Fernando d'Almeida

FERNANDO D'ALMEIDA

A tous et à toutes, bienvenues dans l’arrière-pays mental ou si vous voulez, l’arrière-pays natal. Un pays qui signe le paraphe de Fernando d’Almeida.

L’arrière-pays mental, recueil de poèmes publiés aux Editions « Les Ecrits des Forges » au Québec en 1991.

L’arrière-pays mental est justement l’arrière d’un pays de la grise fertile du poète, du rêveur actif, de l’animiste, du nostalgique, du spirituel, du nostalgique, …

Un pays fort, de ses lois et du courage de son gouvernant : le rire de la grise de la muse, elle qui conduit et éconduit les poètes vers le poème (et le poème vers les poètes).

 Larrierepaysmental

L’arrière-pays mental est ce pays où la loi d’or, d’Aure est la liberté, la sacralité de la culture ébène, des totems, du vaudou, des crânes, de la trombe, des pierres, de la forêt sacrée, de l’Afrique…

L’arrière-pays mental est ce pays qui nourrit, de mythes et de coutumes (de terre et de pluie, du tonnerre et de son dieu, de la beauté et de son secret).

Fernando d’Almeida semble comprendre le problème des âmes perdues et confuses. Il semble trouver la solution de loto, pour subvenir et dépasser la tragédie sacrée des fois affaiblies.

Fernando d’Almeida, sans ambages et sans constellations, muscle son verbe pour saluer la verticalité des troncs, le mythe de l’homme méditant, le syllabaire de nos espoirs, l’ajournement de la transhumance, du vent ancestral, de la source maternelle.

Fernando d’Almeida les dit à haute et vive voix ! Sa voie et sa croix dans le grand labyrinthe jonché et éparse, du dieu de la variole, du dieu importé, de la divinité-malaria.En confidence, il le crache :

« Depuis toujours déjà

« (…)

« Natifs de terres exténuées de sorcellerie

« Nous  avons hélé nos divinités

 « Et dévêtu nos ancêtres

 « Près d’un fleuve outré de chimères

 « (…)

 « Assis entre les débris de syllabes

 « Je ne regrette rien de l’enfance païenne

 « Qui fiançait le réel à l’absolu obscur

Le combat silencieux du poète ivre ne s’arrête pas en si mauvais chemin. Fernando élève sa divinité au plus haut et la rehausse à l’infini et loin du néant stellaire qui muscle le séjour écarlate des envieux qui attendent depuis un quart d’année, les gouttelettes de pluies : les larmes des dieux. Son dieu appelle la pluie. Son dieu appelle le soleil. Son dieu appelle le tonnerre et ses colères intimes, et voilà pourquoi il tousse en disant :

« Voix psalmodiante du désert

 « Ma foi est dans le dieu blotti sous la pierre

 « Et dont la motte en terre battue me rappelle

 « A ma naissance à mon animisme

 « Ma foi nait de l’interprétation des cauris

Fernando d’Almeida assume son animisme et son arrière-pays natal devenu pays mental aujourd’hui (seulement dans la pensée et loin d’il y a quelques dizaines d’années).

« Bien entendu qu’au revers du jour

« Il fallait retrouver l’ancienne langue

« Que nous parlions pou affronter le néant

« Ou se prosternait devant le dieu-tonnerre

« Afin que de son rire il n’affole plus le jour

Bref, Fernando cogne le reflet insolite et nostalgique dans la mer et ses fleuves (du fleuve et de ses rivières, de la rivière et ses sources infinies) pour faire résonner le son miracle et charmant du balafon dans la ville atlantique, la ville équatoriale, la forêt nationale, la ville africaine.

Ses sonorités lui parviennent au tréfonds du souvenir et dans l’exil de la danse funeste (funéraire) des trombes vertes. Celui-ci remarque alors qu’

« Il n’y a que la mort

« Qui te soustrait à la fourgue d’exister

« (…)

« Ecoute ! L’arrière-pays mental pourtant

« Sait souvent comme on veille ses morts

« A la clarté des lampions

« Dans la vacarme des tambours d’aisselle

« 

« Mais quand s’envase la pensée

« Et que médite la terre natale

« Tu dis l’exil et la mort

« N’ayant plus allégeance qu’à l’outre-poème

Le poète ne s’arrête pas là…Il remarque également dans un élan étanche qu’il n’y a vraiment que la mort pour mourir à la mort,

« Car chaque cimetière exprime

« La migration des os

« Qui sous la terre glapissent

« Arrachant à la vie son attrait

« 

« Car la mort irrigue la joie

« Qui s’écoule et chaque corps médite

« Tout velouté d’absence

« Dans la brièveté d’une vie sans fanal

Oh puissant goût du poème, du vers, du poète, du mvet[1]…Oh belle encre, du poète, de la plume, de la prospérité…

L’arrière-pays mental est donc ce voyage intra-stellaire que dans la trame du néant, on effectue sans se découvrir (donc sans se parcourir) à l’infini.

L’arrière-pays mental est la beauté d’une poésie…De celle de Fernando d’Almeida, qui a été à plusieurs reprises reconnue et saluée par les grands et plus grands. C’est la Maggie de la plume qui se dévoile et qui une fois visible, devient insaisissable et provisoire, éphémère et éternel dans le vide de l’infini.

L’auteur le témoigne ici :

« Il reste pour terminer

« L’exigence en toi grandit

« « Si tu cessais de bantouiser le poème

« A l’embouchure du symbole

« Où le poète s’instruit

« Du lyrisme d’intelligence

« (…)

« Je ne parle que de cela qui est poème

« Attente fiévreuse du mot et de la chose

« Car ici je n’ai tendu la main

« Qu’à cette inconnue que tu nommes Poésie

Pour terminer ce voyage furieux et doux entre les jambes de l’arrière-pays mental ; du Grand Fernando d’Almeida, permettez-moi de vous donner quelques témoignages sur sa plume.


[1] Instrument traditionnel de musique Centre-Cameroun

Témoignage de Jean-François Brierre (Afrique Nouvelle)

« Il est difficile d’être grand poète et prolifique à la fois. D’Almeida est grand poète et prolifique en même temps. C’est le poète de l’au-delà des choses et des situations supra-existentielles inattendues et qui, loin de se sentir prisonnier des contraintes du contingent, refusant les haillons du proscrit, vit dans un univers qu’il battît et rebattit au rythme des mots dans l’espace de la parole.

Fernando d’Almeida est le chantre des sentiments virils exprimés en calligraphie intériorisée mais sonore qu’aucuns graphes n’approfondissent totalement. »

 moignage de : Alain Rouch / Gérard Clavreuil (Littératures nationales d’écriture française)

             « Ce poète appartient au petit clan d’initiés qui, ne se permettant aucune concession, ne savent rien écrire qui ne soit beau, profond et original. »

Témoignage de : Léopold Sédar Senghor (Poète-Président / Académie française)

        « Incontestablement, vous avez cette vertu majeure des poètes qui est d’être en puissance d’imagination et, plus précisément, de créer des images symboliques neuves.

         J’ai constaté, également, cette maîtrise parfaite de la langue française qui vous permet de jouer avec les mots. »

 

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